D'après une histoire vraie. Lycée Léon Blum de Créteil, une prof décide de faire passer un concours national d'Histoire à sa classe de seconde la plus faible. Cette rencontre va les
transformer.
L'avis de CultureBox - FranceTV
Retrouver l'ambition
Il y a tellement peu d'occasions de voir une histoire positive à l'écran, en ces temps de morosité ambiante, que "Les Héritiers" est une bouffée d'air frais. Presque entièrement tourné dans le lycée où se déroule l'action, le film est habité d'une vitalité à toute épreuve. Cette Seconde 1, la pire du lycée Léon Blum de Créteil, est l'exemple-même, un cas d'école, d'une classe dont les élèves ont lâché prise, chahuteurs, provocateurs, violents…
Leur professeur principal et d'Histoire, Madame Gueguen (Arianne Ascaride), va les prendre en mains en les ramenant autour de fondamentaux par la découverte de l'histoire de la déportation des
enfants et adolescents pendant la seconde guerre mondiale. L'occasion d'un travail en équipe fédérateur autour du respect de l'autre, avec comme objectif, non seulement d'apprendre, mais de se
forger une ambition, de prendre confiance en soit. Cette classe de bras cassés, voués à la perte, envers laquelle toute l'administration ne croit plus, va reprendre du poil de la bête. Arrivés en
Terminale, tous décrocheront leur Bac, dont plusieurs élèves avec mention.
Révélation
Le scénario, écrit à partir de l'expérience vécue par Ahmed Drame, n'est pas pour autant idéalisé. Malik, figure de proue de la classe, est interprété par celui-là-même qui l'a vécue, avec
quelque menus changement pour dramatiser le rôle. Les débuts sont difficiles, les moqueries et altercations fusent. Mais habitée d'une autorité naturelle, Madame Gueguen va s'imposer et mettre
les élèves de son côté. Ce n'est pas le cas d'une remplaçante qui va se faire copieusement chahuter.
Au carrefour du documentaire et de la fiction, sans être par trop didactique, "Les Héritiers" est porté par un sentiment de réalité, sans être naturaliste, où l'actrice s'est totalement
identifiée au rôle de professeur qu'elle incarne, et où les jeunes acteurs ne voyaient plus en elle qu'une enseignante. La place donnée à l'improvisation apporte en même temps une spontanéité
communicative. Mais le moment où tout bascule est la rencontre avec Léon Zyguel, un ancien déporté à l'âge de l'adolescence, qui va leur exposer son témoignage, comme il le fait régulièrement
dans la vie réelle. Un élément déclencheur qui va les transformer à jamais. Poignant.