À la recherche de son père, un garçon quitte son village et découvre un monde fantastique dominé par des animaux-machines et des êtres étranges. Un voyage lyrique et onirique illustrant avec brio
les problèmes du monde moderne.
Alê Abreu appréhende le monde de contrastes sur lequel s'est construit l'Amérique latine. Plongée onirique, poétique et virtuose dans un univers riche et singulier.
Les Fiches du Cinéma
Difficile, avec des mots, de rendre compte de la richesse du film, qu'elle soit musicale ou graphique [...] Émouvant, fascinant.
Positif
Petit miracle : ce film d'animation venu du Brésil est un pur moment de grâce, de temps suspendu. Un bonheur total.
Télérama
C'est la plus belle surprise du mois d'octobre. Et c'est le plus beau film d'animation de l'année, venu du Brésil. Car Le Garçon et le monde ne procède ni d'un ordinateur à la place du
crayon ni d'un scénario convenu bouffé par le marketing. C'est l'histoire d'un enfant parti à la recherche de son père, disparu dans un monde régi par le travail à la chaîne et la
déshumanisation.
Pas drôle. Sauf que cet univers déprimant est illustré par une pluie de couleurs chatoyantes et un graphisme aux apparences enfantines. Le jeune héros, croqué d'un simple trait, est plongé dans des décors étonnants, qui ravissent les yeux, et dans une aventure allégorique, qui fait confiance à l'intelligence du public.
L'ensemble porté par une magnifique bande-son, composée d'airs traditionnels, de musiques électro et de dialogues incompréhensibles mais mélodieux - du portugais à l'envers ! Une astucieuse
manière de ne pas polluer ce bijou avec des mots inutiles. Il s'agit là du second long-métrage de cet auteur, qui a remporté des prix partout. Inutile de dire qu'on aimerait bien voir le
premier (Cosmic Boy, 2008, inédit en France), et qu'on est évidemment impatient de voir le troisième.
L'Express / Par Christophe Carrière
Le réalisateur Alê Abreu expliquee
comment lui est venue l'idée du Garçon et du Monde : "Je travaillais au développement de “Canto Latino” (un film documentaire d'animation sur l'histoire du monde
latino-américain) en écoutant de la musique protestataire des années 60-70, quand j'ai retrouvé mes carnets de dessins dans lesquels j'avais ébauché le personnage du garçon. Le
style “simple gribouillis” que j'avais emprunté pour réaliser ce dessin m'interpella. Immédiatement le désir m'est venu d'intégrer ce garçon dans le film que je préparais. J'ai
commencé à créer des petits passages où on le voyait porté par le vent, courir à travers une forêt, partir à la rencontre d'autres personnages. Dans un prémontage, j'ai joint
ces petites séquences et cherché à créer des relations entre elles, notamment en expérimentant des sons et des musiques."
Alê Abreu et son équipe ont eu recours à
plusieurs techniques : crayons de couleurs, pastels à l'huile, feutres hydrographiques et toutes sortes de peintures. Ils ont également utilisé des stylos à bille. Concernant les fonds et autres
graphismes, ils ont intégré des collages de journaux et revues.
Cent cinquante professionnels du cinéma dont vingt animateurs, ont été nécessaires à l'élaboration de ce dessin animé.Alê Abreu a, quant à lui, dessiné toutes les
animations et les décors.
Dans Le Garçon et le Monde, la musique orchestre tout. Elle impose son rythme dans les séquences et dans la construction de certaines scènes. "Nous avons traité la bande son du film comme un corps sonore, où musiques, ambiances et sons se mélangent et brisent les limites que nous rencontrons traditionnellement dans les films. Nous avons d'abord cherché la mélodie de la flûte qui ouvre et conclut le film. Tous les autres thèmes ont été créés à partir de ces quelques notes. Nous désirions que la création musicale, à l'image de l'animation, croise plusieurs rythmes et styles musicaux", explique Alê Abreu.Le projet artistique du Garçon et le Monde se voit compléter par le groupe de musiciens GEM, qui joue avec des objets récupérés, des déchets. Pour le film, le groupe s'est occupé des bruitages, des ambiances et des sons. De même les Barbatuques qui est un groupe de percussions corporelles a participé à la bande originale du film, comme nous l'explique Alê Abreu : "(...) le désir de collaborer avec les Barbatuques est apparu dès les premières scènes de l'animatique. Esthétiquement, la percussion corporelle est en adéquation avec tout ce qu'il y a d'organique dans le film. Les Barbatuques ont également fait les choeurs des voix et l'un des membres du groupe, Lua Horta, a interprété la voix de la mère."